Avec toutes les rumeurs qui circulent concernant tel ou tel musicien, tel ou tel groupe, c’est un peu normal que notre curiosité soit piquée à vif. Et c’est pour ça que de fois, c’est cool d’avoir l’opportunité d’avoir l’occasion de lire directement from the horse mouth.
Évidemment, c’est clair que parce que c’est écrit par la personne elle-même, les faits peuvent être atténués pour ne pas que la réputation de cette personne ne soit affectée (on veut tous paraître le mieux possible, non?). Mais des fois, même quand c’est autobiographique, ça raconte les pires ignominies vécues…
Voici donc mon top 7 des meilleures autobiographies musicales (sans ordre)…
D. Randall Blythe – Dark Days: Le chanteur de lamb of god nous invite à entrer dans une de ses périodes les plus noires de sa vie. En 2009, lamb of god commence à prendre de l’importance, en lançant Wrath et s’engage sur une tournée mondiale. Le 27 juin 2012, Randy Blythe (prononcez « Bly ») est arrêté à son entrée en République Tchèque. Lors d’un concert en 2010, il aurait causé la mort d’un fan. C’est ce passage en prison que Blythe raconte, avec des détails de sa vie en prison, ses trucs pour survivre et garder le moral, ses passages en cours, ses opinions concernant le système juridique.
C’est avec un humour décapant, et la plume qu’on connaît de ses textes que Blythe se vide le coeur et jeté les prémisses de ce qui sera leur plus récent album, VII: Sturm Und Drang. D’ailleurs, dans la chanson « 512 », il est explicitement question de sa cellule (512 étant le numéro de la dernière cellule qu’il a partagée). Dire que dans la cellule juste en diagonale à lui, il y avait une guillotine ayant servie aux Allemands lors de la Deuxième guerre mondiale. Creepy!
David Ellefson – My Life With Deth: Dans un style plus traditionnel, le bassiste de Megadeth et de Metal Allegiance raconte ses 48 premières années de vie. De sa ferme natale au Minnesota aux scènes du fin fond du monde avec Megadeth, de ses convictions religieuses à ses relations avec les autres membres du groupes, Ellefson, aidé de Joel McIver, nous livre ses passions et raconte avec un style très plaisant le parcours de sa vie.
En plus de ce qui est connu de sa vie comme musicien, il ouvre la porte à sa vie personnelle, parlant de ses enfants et de sa famille, mais aussi de son passé de poly-toxicomane. La cocaïne, l’héroïne, la méthadone ont été ses drogues de prédilection. Sans vouloir nous endoctriner, Ellefson laisse quand même quelques traces de ses croyances personnelles tout au long de son autobiographie, comme source de réflexion. Seule critique négative: c’est trop court et il y a plusieurs choses qui auraient pu être intéressantes qui ne sont pas abordées.
Mötley Crüe – The Dirt: Le livre qui a déclenché la mode des musiciens auteurs dans le monde du métal. Écrite par Mick Mars, Tommy Lee, Vince Neil et Nikki Sixx, The Dirt est sans conteste l’une des plus intéressantes autobiographies disponibles, toutes catégories confondues. Vous pensiez connaître les frasques de Mötley Crüe (on disait Mont’e Tes Clous, quand on était jeunes, un peu pour rire d’eux)? Vous n’êtes au courant de rien. De leurs débuts sur la strip californienne (Sunset Boulevard) au tournant du millénaire, tous leurs abus y sont abordés, il y a du name dropping, des secrets et des réflexions sur des événements marquants vécus par les membres du groupe.
L’originalité du livre vient du fait que ce ne soit pas uniquement chronologique et un regard commun sur les événements, mais que par les différentes thématiques abordées, chaque membre du groupe donne son point de vue, un peu comme s’il s’agissait d’un collage d’entrevues données au fil du temps. Aucune censure n’est faite et c’est ce qui fait de ce livre une autobiographique si sale.
Dave Mustaine – Mustaine: A Heavy Metal Memoir: L’ancien guitariste de Metallica, membre fondateur de Megadeth, raconte sa vie ici. De sa plus tendre enfance à la rupture de son groupe, plusieurs événements marquants de sa vie sont mis en lumière. Ses influences musicales (Cat Stevens), la relation qui unit sa famille à son père (qui les poursuit peu importe où ils sont), ses déboires avec Metallica, ses nombreuses cures de désintox, et sa near death experience, y sont évoquées, tout comme ses croyances religieuses et sa vie de famille actuelle.
Contrairement à ce qu’il nous a habitué en entrevue, Mustaine ne varlope pas les anciens membres de son groupe et ne règle pas ses comptes en blastant Hetfield et Ulrich. Un peu censurée, son autobiographie demeure néanmoins très intéressante, d’autant que Mustaine possède un talent d’écriture certain. Sans sombrer dans un négativisme extrême, on revit tout de même certains des moments les plus noirs du chanteur…
Ozzy Osbourne – I Am Ozzy: Comment passer à côté de l’autobiographie du Prince des ténèbres? De son enfance à Birmingham à la fondation de Black Sabbath, de ses overdoses à son emprisonnement pour avoir uriné sur le Fort Knox, de ses déboires à sa participation à la série télé The Osbournes, tout nous est raconté. Ozzy, ça reste Ozzy. On peut pas lui en vouloir d’avoir des trous de mémoire sur certains événements. Mais pour de nombreux autres, les détails abondent, les émotions ne manquent pas (pensons juste à l’accident de Randy Rhoads, son jeune guitariste mort dans l’écrasement d’un avion)…
Touchant à souhait (la naissance de ses enfants et l’importance de sa vie de famille), drôle à mort (Fort Knox ou ses divers trips), on comprend enfin la véritable histoire de la chauve-souris, mais aussi toute la sensibilité de cet immortel. Évidemment, si on trouve le chanteur un peu pathétique aujourd’hui, on saisit les causes de cette situation dans l’évocation de sa vie. Et c’est une belle chose qu’il ait pris le temps de le faire avant de ne plus avoir de mémoire ou de ne plus être sur terre…
Neil Peart – Ghost Rider: Travels on the Healing Road: Un classique absolu, Ghost Rider raconte la guérison du batteur de Rush suite à deux décès tragiques, un besoin de pause, de solitude. Sa fille et sa femme meurent à moins d’un an d’écart. Sa vie est chamboulée et, pour essayer de retrouver ses esprits, Peart enfourche sa moto, part des Laurentides et roule en solitaire sur les routes de l’Amérique pendant 18 mois, sans donner de nouvelles aux autres membres du trio.
Avec une plume d’une qualité inégalée et d’un niveau littéraire exceptionnel, n’importe qui appréciera cette autobiographie, qu’on soit un fan ou non de Rush, que la moto soit une passion ou non. Peart décrit la route comme si on y était, raconte sa routine salvatrice, le double deuil qu’il a fait. Sans conteste, c’est un livre qui déborde le monde de la musique, d’autant que les seules mentions qu’il fait de son groupe sont juste pour dire qu’il ne leur parle pas pendant cette pause… Et heureusement, il y est revenu pour écrire les textes de Vapor Trails, un excellent album très personnel.
Slash – Slash: Douze ans après avoir quitté Guns ‘N Roses, Slash fait publier son autobiographie. L’icône du rock y décrit sa jeunesse, comment il obtient son premier chapeau, les nuits dans un entrepôt délabré pour la formation de Guns ‘N Roses et l’écriture du mythique Appetite For Destruction. De sa vie au sein du groupe, à la rencontre de sa femme, de ses abus d’héroïne aux raisons menant à son départ de GNR, il jette une lumière très claire sur à peu près tout ce qui le concerne.
C’est avec une lucidité unique que Slash se rend compte de la chance qu’il a d’être toujours en vie après toutes ses expériences. Sans dire qu’il s’agit d’une oeuvre littéraire de qualité supérieure, il est certainement clair que Slash est une lecture plus palpitante que certains romans policiers. Quelques touches d’humour y sont présentes, mais aussi certains passages plus émotifs. Un must pour tous les amateurs de rock.
C’est vrai, sept, c’est un peu chiche: il y en a bien plus qui existent. Toutefois, ce sont les sept que j’ai lues qui m’ont le plus brassé et qui se sont démarquées des autres. J’aurais pu agrandir la liste pour ajouter celles de Zakk Wylde, Sully Erna et Corey Taylor, J’aurai jamais assez de temps pour lire toutes celles qui existent déjà et il ne cesse d’y en avoir de nouvelles à chaque année… J’avoue tout de même que j’aimerais bien lire celles de Rex Brown, Alice Cooper, Scott Ian, Al Jorgensen, Anthony Kiedis, Tony Iommi, John Lydon (Johnny Rotten), Duff McKagan, Keith Richards, Henri Rollins, Nikki Sixx, Dee Snider et Steve Tyler… Et c’est sans compter celle de Phil Anselmo, qui devrait sortir en 2016…